| | Poèmes | |
| | Auteur | Message |
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Oury Cultivateur
Nombre de messages : 189 Date d'inscription : 23/11/2006
| Sujet: Poèmes Jeu 11 Jan - 23:17 | |
| Puisqu'il parait que nous serions un forum littéraire, nous devons obeïr aux règles du genre ... et mettre une section poèmes (poèmes débiles certains diront ) Voilà je commence fort avec le fameux sonnet en X de notre cher Lancray. Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore, Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix Que ne recueille pas de cinéraire amphore Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx Aboli bibelot d'inanité sonore, (Car le Maître est allé puiser ses pleurs au Styx Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.) Mais proche la croisée au nord vacante, un or Agonise selon peut-être le décor Des licornes ruant du feu contre une nixe, Elle, défunte nue en le miroir, encor Que, dans l'oubli formé par le cadre, se fixe De scintillations sitôt le septuor. Allez j'en file un autre pour la route de Verlaine que j'aime bien. Soleils Couchants Une aube affaiblie Verse par les champs La mélancolie Des soleils couchants. La mélancolie Berce de doux chants Mon cœur qui s’oublie Aux soleils couchants. Et d’étranges rêves, Comme des soleils Couchants sur les grèves, Fantômes vermeils, Défilent sans trêves, Défilent, pareils A des grands soleils Couchants sur les grèves | |
| | | Delphine Propriétaire cultivateur
Nombre de messages : 316 Age : 35 Localisation : rue Bezout (mais FSM Club de coeur) Date d'inscription : 22/11/2006
| Sujet: Re: Poèmes Jeu 11 Jan - 23:30 | |
| Un beau poème de Charles Le Quintrecq(poète né le 14 mars 1926 à Plescop), tiré de son célèbre recueil Maldonne (ça vous rappelle pas une soirée sur le pont des Arts?)
NE PAS MOURIR
Rien dans les mains et poches fransiscaines Lazare du sépulcre délivré Je veux aller jusqu'au bout de ma peine Marcher plus loin que le chemin m'entraîne Bâtir en Dieu le vertige sacré
Terre d'en bas mes oiseaux envolés Chaque arbre au coeur me dit une prière Je crois en Dieu mon ardent peuplier Douce est son ombre et ses feuilles légères Tout ce printemps mérite sa beauté
Il faut marcher pour se calmer le sang Il faut tourner pour se croire au manège Il faut aimer pour comprendre la neige Il faut partir pour n'être pas absent
Belle banquise ouverte à la chimère Chaste refuge et tentation polaire Je fais un voeu_ J'agite mon mouchoir A l'horizon d'amour s'ouvre la mer Adieu_ n'est pas le mot que je préfère Pourtant je crois porter son scapulaire Jusqu'au pays de mon prochain Départ.
Et le plus beau, c'est que j'ai rien inventé.... | |
| | | Jules Propriétaire cultivateur
Nombre de messages : 457 Age : 36 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/12/2006
| Sujet: Re: Poèmes Jeu 11 Jan - 23:33 | |
| Un automne à Tanger - Hubert-Félix Thiéfaine
Lui, sous la pluie D'un automne à Tanger, Lui qui poursuit Son puzzle déglingué, Lui, dans sa nuit D'un automne à Tanger, Lui qui détruit Son ombre inachevée.
Nous venions du soleil Comme des goélands, Les yeux fardés de ciel Et la queue dans le vent Mais nous nous sommes perdus Sous le joug des terriens Dans ces rades et ces rues Resservés aux pingouins.
Lui, sous la pluie D'un automne à Tanger, Lui qui poursuit Son puzzle déglingué.
Les vagues mourraient, blessées, À la marée sans lune En venant féconder Le ventre des lagunes Et nos corps écorchés S'immolaient en riant Sous les embruns glacés D'une chambre océan.
Lui, dans sa nuit D'un automne à Tanger, Lui qui détruit Son ombre inachevée.
D'ivresse en arrogance, Je reste et je survis, Sans doute par élégance, Peut-être par courtoisie Mais j'devrais me cacher Et parler à personne Et ne plus fréquenter Les miroirs autochtones.
Lui, sous la pluie D'un automne à Tanger, Lui qui poursuit Son puzzle déglingué, Lui, dans sa nuit D'un automne à Tanger, Lui qui détruit Son ombre inachevée. | |
| | | Oury Cultivateur
Nombre de messages : 189 Date d'inscription : 23/11/2006
| Sujet: Re: Poèmes Sam 13 Jan - 15:43 | |
| Je reste dans le conformisme poétique avec Rimbaud (se retournera-t-il dans sa tombe pour cet adejectif ?)
Ophélie
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... - On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir. Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ; Les saules frissonnants pleurent sur son épaule, Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ; Elle éveille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile : - Un chant mystérieux tombe des astres d'or. | |
| | | Virgile Propriétaire cultivateur
Nombre de messages : 380 Age : 34 Localisation : THIAIS (campagne val de marnaise) Date d'inscription : 16/11/2006
| Sujet: Re: Poèmes Sam 13 Jan - 16:21 | |
| ah ouais, il est trop bien celui-ci!! Genial Mister Oury | |
| | | djeustaïne Propriétaire cultivateur
Nombre de messages : 383 Age : 35 Localisation : trifouilli-les-dindons Date d'inscription : 23/11/2006
| Sujet: Re: Poèmes Dim 14 Jan - 12:51 | |
| Mon poème préféré de Hugo....
Les Djinns
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Murs, ville Et port, Asile De mort, Mer grise Où brise La brise Tout dort.
Dans la plaine Naît un bruit. C'est l'haleine De la nuit. Elle brame Comme une âme Qu'une flamme Toujours suit.
La voix plus haute Semble un grelot. D'un nain qui saute C'est le galop. Il fuit, s'élance, Puis en cadence Sur un pied danse Au bout d'un flot.
La rumeur approche, L'écho la redit. C'est comme la cloche D'un couvent maudit, Comme un bruit de foule Qui tonne et qui roule Et tantôt s'écroule Et tantôt grandit.
Dieu! La voix sépulcrale Des Djinns!... - Quel bruit ils font! Fuyons sous la spirale De l'escalier profond! Déjà s'éteint ma lampe, Et l'ombre de la rampe.. Qui le long du mur rampe, Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe, Et tourbillonne en sifflant. Les ifs, que leur vol fracasse, Craquent comme un pin brûlant. Leur troupeau lourd et rapide, Volant dans l'espace vide, Semble un nuage livide Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près! - Tenons fermée Cette salle ou nous les narguons Quel bruit dehors! Hideuse armée De vampires et de dragons! La poutre du toit descellée Ploie ainsi qu'une herbe mouillée, Et la vieille porte rouillée, Tremble, à déraciner ses gonds.
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure! L'horrible essaim, poussé par l'aquillon, Sans doute, o ciel! s'abat sur ma demeure. Le mur fléchit sous le noir bataillon. La maison crie et chancelle penchée, Et l'on dirait que, du sol arrachée, Ainsi qu'il chasse une feuille séchée, Le vent la roule avec leur tourbillon!
Prophète! Si ta main me sauve De ces impurs démons des soirs, J'irai prosterner mon front chauve Devant tes sacrés encensoirs! Fais que sur ces portes fidèles Meure leur souffle d'étincelles, Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes Grince et crie à ces vitraux noirs!
Ils sont passés! - Leur cohorte S'envole et fuit, et leurs pieds Cessent de battre ma porte De leurs coups multipliés. L'air est plein d'un bruit de chaînes, Et dans les forêts prochaines Frissonnent tous les grands chênes, Sous leur vol de feu pliés!
De leurs ailes lointaines Le battement décroît. Si confus dans les plaines, Si faible, que l'on croit Ouïr la sauterelle Crier d'une voix grêle Ou pétiller la grêle Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes Nous viennent encor. Ainsi, des Arabes Quand sonne le cor, Un chant sur la grève Par instants s'élève, Et l'enfant qui rêve Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres, Fils du trépas, Dans les ténèbres Pressent leur pas; Leur essaim gronde; Ainsi, profonde, Murmure une onde Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague Qui s'endort, C'est la vague Sur le bord; C'est la plainte Presque éteinte D'une sainte Pour un mort.
On doute La nuit... J'écoute: - Tout fuit, Tout passe; L'espace Efface Le bruit.
Victor Hugo | |
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