Paris.Rentré depuis deux jours. Tout me semble démentiel, les titres des journaux en particulier. La pieuvre médiatique poursuit allégrement son décervelage de masse. Est-ce que ça va durer toujours ainsi ? Je ressens mon existence comme une obscénité et mes velléités de survie comme de l'auto-acharnement thérapeutique.
Rue de Rennes., six heures du soir. Le bruit, les bagnoles, la hargne contenue des gensou, pis encore, leur indifférence de béton. Cette civilisation de zombies. La nuit tombait. Il faisait froid. Je suis resté longtemps sur le trottoir, sans savoir où aller. Pourtant, je n'avais plus peur. L'évidence de l'apocalypse crevait tellement les yeux qu'elle m'apparaissait désormais derrière moi.
[ Raymond Cousse ]